L'unique combat d'envergure qu'a donné naissance à la nation haitienne, demeure, deux cents ans après, l'évènement qui a changé la face du reste du monde. Depuis lors, qu'avions nous fait de cette liberté? J'allais puiser jusqu'aux anciens slogans de mon enfance pour pouvoir répondre positivement à cette question.
Premier slogan:
Tant vaut l'homme, tant vaut la nation.
Mais, Messieurs, consciemment parlant, une nation qui récompense les intérêts individuels et qui ne veille pas au bien-être collectif facilite la naissance d'une société inégale et fasciste. Que voulions-nous créer? Une nation de loi et de droit? Je ne pense pas.
Deuxième slogan:
Notre devise: Liberté, Egalité, Fraternité
De la Liberté?
Les aspirations anti-démocratiques ont commencé à partir de l'insubordination des militaires le lendemain même de notre indépendance nationale, elle continuera par l'établissement de l'Empire et du code rural et se terminera par le renversement de Dessalines. Libèté malachong! dixit Pyram.
De l'égalité et la fraternité?
Après la mort de Dessalines, les officiers insubordonnés créent la République d'Haiti. C'est le préjugé colonial qui revient et s'installe. Le pays est toujours dirigé par un régime militaire, qui veille à l'exécution la plus stricte du code rural. Plus tard, c'est le schisme et la lutte fratricide de treize ans entre Christophe et Pétion.
Avions-nous établi un état pantin?
Sinon, pourquoi tous ces déchirements, ces haines, ces jalousies, ces trahisons qui jalonnent toute notre histoire nationale? Pourquoi sommes-nous incapables de nous entendre pour le bien-être de tous?
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