mercredi 16 septembre 2020

Haiti: Paroles d'Outre-tombe de Monferrier Dorval

Il faut changer la Constitution. Il faut changer... Moi, je ne veux pas dire ammendement, ni ceci, il faut changer la constitution et la question est récurrente. Moi, je pense, je suis fatigué d'en parler.

Je pensais l'occasion, nous sommes dans la situation idéale pour modifier la constitution. Il y a deux camps qui s'affrontent dans le pays. Il y a le camp du pouvoir et il y a le camp de l'opposition.

Le pouvoir veut changer la constitution et l'opposition demande un changement de cette constitution dans le cadre d'une transition. Les deux veulent changer la constitution. Maintenant, il faut la changer.

Les professeurs demandent, et nous autres au barreau de Port-au-Prince, nous avions organisé une conférence scientifique sur la constition. Le thème de cette conférence était: Quelle constitution pour Haiti ?

C'est paru en mai 2017, la revue du barreau, la BASOCHE, et il a eu un article là-dessus...

Je ne suis pour aucun camp. Je suis pour le changement total capital dans le pays.  Cette constitution bloque, il faut qu'on aille de l'avant. Cette constitution est une constitution de crise.

On avait dit "la constitution était une source d'instabilité." Oui, j'étais d'accord...

Je ne suis d'aucun camp. Aucun parti ne peut m'intégrer. Moi, ce qui m'intéresse c'est le changement dans le pays. On en souffre !

C'est une constituion qui provoque l'instabilité.

Un président élu ne peut pas installer son gouvernement. Au choix d'un premier ministre, il ne peut pas choisir un premier ministre. Il y a toujours un problème.

Il nous faut une réflexion sur le parlement. Est-ce qu'il nous faut un parlement bi-caméral ? Moi je suis pour la supréssion du poste de premier ministre. C'est clair.

Le président est élu, nomme son gouvernement, l'installe et dirige le pays...

Port-au-Prince et engorgé. Il faut désengorger,  désencombrer et décentraliser le pays. Nous devons dire la vérité.

Moi, je suis dans la doctrine du droit. Je n'ai pas peur d'avoir une position minoritaire et je suis prêt à affronter n'importe qui sur ma position.

C'en est assez, on en a marre ! On en souffre !

On a l'impression que le pays n'est ni gouverné, ni administré. Il y a toujours un conflit soit entre l'exécutif et le législatif, conflit entre le président et le premier ministre.

Le poste du premier ministre a été créé pour faire un contre-poids au président.

Thèse d'un de mes étudiants "La Constitution de 1987, une constitution contre le président de la république."

On a connu 29 ans de dictature. On ne peut pas rétablir la dictature dans ce pays.

Regardez. On a un ammendement controversé, l'ammendement du 9 mai 2011.

Dans la constitution haitienne, le parlement gouverne. Le parlement fait chanter l'exécutif et ça entretient la corruption...

dimanche 13 septembre 2020

Naomi Osaka : Arigato Gozaimasu, Sak Pase ?


Hier soir, pendant une seconde, la planète cessa de tourner sur son axe. Nos yeux fixés sur le petit écran, malgré les interruptions d'une tempête qui planait sur toute la région du Sud-Est des Etats-Unis.

Au premier abord, nous nous sentons aux abois non seulement sur ce qui se passait sur le terrain de  Flushing Meadows, mais aussi avec la fragilité des signaux de reception.

Au premier set, Azarenka accentua le tempo du match et pensa pouvoir expédier Naomi aux vestiaires. Azarenka menait 4 jeux contre 1, lorsque notre signal de réception AT&T commençait à montrer des raies de couleurs indéfinissables sur l'écran de notre téléviseur. Il fallait se réfugier tout de suite sur son portable pour continuer à suivre la fin du premier set qui termina en faveur d'Azarenka 6-1.

Naomi Osaka n'est plus une enfant, c'est plutôt une femme qui s'exprima, raquette en main, ses sentiments les plus profonds. Ce n'était pas la haute technique de Naomi, mais plutôt une force de volonté d'acier, de gagnante, qui repoussa Azarenka hier soir, pour s'imposer au deuxième set au score de 6 jeux contre 3.

Au troisième set. Naomi menait 4 jeux contre 1, quand la combativité d'Azarenka essaya l'assaut du mystère pour une dernière fois. Le score changea soudainement 4 jeux contre 3, inquiétant...

La mentalité de Naomi a eue raison (6-3 au troisième set) d'Azarenka hier soir qui, de son côté, a joué un match de haut niveau dès le début. Le Tennis féminin a une nouvelle Reine qui s'exprime haut et fort, tant sur le terrain de jeu qu'ailleurs...

Nous remercions l'association USTA de nous avoir offert cette année un spectacle sans drame, tant  dans la qualité de l'arbitrage que celle des joueuses. Un spectacle mémorable pour toute une vie...

Weiner Marthone est l'auteur de Voyage en Amérique.



vendredi 11 septembre 2020

Haiti : Une Education Publique à l'Apartheid

 Une éducation à l'Apartheid ? Eh, bien, nous tombons dans le rôt de notre histoire de peuple. Pour mieux élaborer sur cette histoire, il nous faudra un examen sur l'égoisme de ceux qui veulent maintenir le pays en otage, l'arrivisme des fausses élites de la classe moyenne, et l'ignorance d'un peuple qui choisit ses dirigeants en vendant ce qui lui est de plus cher : son vote.

Les lycéens prennent la rue pour saccager les autres écoles... Je vous ai prévenu qu'un jour viendra où une nouvelle génération décidera de lutter contre le système tyrannique qui se perpétue dans le pays au lieu de prendre la fuite vers d'autres pays.

Les lycées ne sont pas des gardes-bébés. Pourquoi les contribuables payent le salaire des instituteurs qui n'y mettent les pieds que rarement aux écoles publiques ? Et, l'on a toléré cette situation pendant longtemps...

Plus tard, avec cet état de choses, on nous dira avec beaucoup d'audace que les enfants de nos écoles publiques ne réussissent pas aux examens du BAC parce que les autres écoles sont meilleures ? Je dirais, simplement non, Ce n'est pas là l'affaire.

Toute domination commence par l'institutionnalisation d'une politique d'ignorance. Cela a commencé depuis 1806. Mais, il arriva que cette domination soit superficielle. On se croit mieux éduqué que l'autre. De là, il s'ensuit un préjugé d'arrivisme de l'un envers l'autre. Une sorte d'imbécilité qu' inculquent souvent quelques parents dans des têtes enfantines...

Malheur-à-toi, mon petit ! Si tu crois en ces choses...

Toutefois,  il y a de la complicité du silence ici. Que l'Haitien soit incapable de penser à l'enfant de l'autre comme étant d'une manière indirecte, l'enfant de tous. Tout enfant dont le père et la mère sont méchants, sauf par miracle, deviendra dix fois plus méchant que ces parents...

Qu'est-ce que nos dirigeants ont fait avec les millions de la Digicel sur les appels téléphoniques ? Et, par surcroit, avec le magot des transferts en vigueur actuellement ?

La BRH et la Cour des Comptes, auront leur mot à dire là-dessus.

Weiner Marthone est l'auteur de Cri de Coeur de la Diaspora