vendredi 15 décembre 2017

La personnalité de l'année 2017

Nous sommes à mi-chemin, et dans les quinze prochains
jours l'année 2017 ne nous saurait être d'aucune utilité.
L'année 2017 serait, comme fut jadis un journal d'hier,
jetée dans le monde de l'oubli.

Qu'avons-nous fait de bon. Quelles étaient les grandes
réalisations?

La caravane du désespoir, loin de la capter, a emporté la
jeunesse haïtienne vers d'autres horizons. C'est un cercle
vicieux, qui s'évolue dans une vie bête et abominable.

On ne peut ni ne doit dire qu'une augmentation de taxe soit
une réalisation qui compte pour quelque chose. Bien au contraire
c'est elle qui a tué dans l'œuf toutes nos chances de voir une
croissance minimum de 0,01% dans l'économie haïtienne.

On peut affirmer idem pour la remobilisation de l'Armée d'Haïti.

Une personne s'est distinguée à nos yeux, parce qu'elle en a
marre! Elle a dit, avec tout le respect possible et imaginable.
"Non monsieur le président d'Haïti, vous aviez droit au JE durant
votre campagne, à présent ce qu'on attend dans vos discours, ce sont
les mots NOUS HAITIENS". C'est à cause de cette intervention sage et
citoyenne, que nous avons choisi la centenaire, madame Odette Roy
Fombrun comme la personnalité de l'année 2017.

Joyeux Noël et Bonne Année 2018 à tous!

Veritas

dimanche 10 décembre 2017

Hommage à Manno Charlemagne


Une transcription de Weiner Marthone

Tankou tout moun fòm tagen yon tan
Si petèt m ta nanw bon prezan
Poum di ke jeswisi de vwa lavi
Mèsi...

Papam sete yon anti fiti
Car sil te kwè dans laveni
Jodi m pa sipoze kem ta nan di
Epwi...

Antèman k shante nan banbou
nan diri, rele y sòn, se menm.

AnBA nan pwen la diferans
se AnRE n konpran-n sann konprann

Malgre m te kwè nan saw tefè
Yo diw mouri, men fòm ta wè Manno

Si reyèlman se verite
Fòk lè zot ta vinn afime

De tout fason m se yon enkoni
Kèlkanswa vim ta retabli

Epwi dim kisa m pwal gentan jwi
Zanmi...

Ka m finn tounen yon detriti
Edem zanmi, edem zanmi...

Menwi m pa peyizan Yougoslavie
Mèsi...

Antèman k shante nan banbou
nan diri, rele y sòn, se menm.

AnBA nan pwen la diferans
se anREnn konpran-n sann konprann

Malgre m te kwè nan saw tefè
Yo diw mouri, men fòm ta wè poum kwè Manno

Si reyèlman se verite
Fòk lè zot ta vinn afime

Wi m finn tounen yon detriti
Edem zanmi, edem zanmi...

Men wi m pa peyizan Yougoslavie
Mèsi...

jeudi 7 décembre 2017

Jean-Jacques Rousseau

Mémoire d'outre-tombe de l'écrivain français Jean-Jacques Rousseau.

Il n'est pas bon que celui qui fait les lois les exécute, ni que le corps
du peuple détourne son attention des vues générales pour les donner aux objets
particuliers. Rien n'est plus dangereux que l'influence des intérêts privés dans
les affaires publiques, et l'abus des lois par le gouvernement est un mal moindre
que la corruption du législateur, suite infaillible des vues particulières.

Alors, l'Etat étant altéré dans sa substance, toute réforme devient impossible.
Un peuple qui n'abuserait jamais du gouvernement n'abuserait pas non plus de
l'indépendance; un peuple qui gouvernerait toujours bien n'aurait pas besoin
d'être gouverné.

L'homme est né libre et partout il est dans les fers.

Il ne faut point multiplier en vain les ressorts, ni faire avec vingt mille
hommes ce que cent hommes choisis peuvent encore mieux.

Avec un levier suffisant, d'un doigt l'on peut ébranler le monde ; mais pour le
soutenir il faut les épaules d'Hercule.

On n'a pas considéré qu'en s'exposant ainsi aux risques de l'alternative, on met
presque toutes les chances contre soi.

Tout concourt à priver de justice et de raison un homme élevé pour commander
aux autres.

Pour voir ce qu'est ce gouvernement en lui-même, il faut le considérer sous
des princes bornés ou méchants ; car ils arriveront tels au trône, ou le trône
les rendra tels.

Sitôt que le service public cesse d'être la principale affaire des citoyens,
et qu'ils aiment mieux servir de leur bourse que de leur personne, l'État est
déjà près de sa ruine.

À force de paresse et d'argent, ils ont enfin des soldats pour asservir
la patrie, et des représentants pour la vendre.

dimanche 3 décembre 2017

Haiti: L'individualisme

Dans les jeux d'équipe comme dans la vie réelle,
l'individualisme est un défaut. En Haïti, nous
avons, dans notre vernaculaire coloré, estimé
qu'on ne puisse manger à son aise avec un seul
doigt.

Même le plus ignorant parmi nous pourra vous
dire cela carrément, yon sèl dwèt paka manje kalalou.

Pourtant, l'individualisme dont nous parlons est
cousu dans nos mœurs et dans nos habitudes. C'est
une démagogie typiquement haïtienne, de proférer
ces belles phrases.

Un tout petit coup d'œil sur les journaux haïtiens cette
semaine, et nous sommes convaincu que nos dirigeants
sont des bons à rien.

On a parlé de l'eau potable. Mais, les chargés d'affaire
dans ce domaine, bien qu'ils sachent qu'il y a urgence,
se positionnent pour nous bafouer à nouveau. Nos Haïtiens
en charge sont toujours à l'étude, et dans un état permanent
de consultation, ils ne se mettent jamais à l'élaboration d'un
plan d'exécution, renforcé par des dates concrêtes. Ils
préfèrent demeurer dans le flou...

Qu'est-ce qu'ils font? Eh bien, ils bafouillent ! Et cela a
continué jusqu'à nos jours, le taux d'analphabétisme aidant
cet état de choses...

Jusqu'aujourd’hui, nous envoyons des dirigeants, ne possédant
aucune expertise, faire du tourisme un peu partout dans
le monde, surtout en France.

Cela va plus loin, car on nous promet ces derniers temps
de vassaliser les partis politiques en Haïti. A partir de là,
s'attaquer à la liberté d'expression ne sera pas trop loin.
C'est bien la ligne de démarcation. Nous devrions protester
dès le début qu'on y a pensé à une pareille violation du
droit à la parole. On n’a pourtant rien dit, on a rien écrit
non plus. Anathème aux infâmes blasphémateurs de ces doits
sacrés!

L'individualisme doit mourir à petits coups, pour que
le travail d'équipe puisse renaitre de ses cendres.