J'ai puisé dans mes archives d'innombrables exemples du mauvais traitement qu'a reçu la presse dès la formation même de la République d'Haiti.
Depuis la formation des premiers journaux hebdomadaires, il existait une sorte de concurrence aussi parmi ceux que publiait le gouvernement, le Télégraphe, le Phare, contre ceux-là dont les éditeurs étaient des citoyens notables, comme la Feuille du Commerce.
Un duel au sabre eut lieu entre le jeune Inginac, fils d'un grand fonctionnaire et général de l'armée de l'Ouest, qui reçut son éducation au Lycée National (Lycée Pétion) et Fruneau, éditeur de la Feuille du Commerce, professeur de mathématiques, qui reçut lui-même son éducation de France(diaspora).
Donc, historiquement pour Haiti, toute rivalité ou divergence d'opinions trouve sa résolution dans des confrontations absurdes. Le jeune Inginac, après avoir reçu un coup de sabre à la tête, perça la poitrine de son adversaire qui tomba mort sur le champ.
Si les citoyens, en concurrence, s'entretuaient voyons ce que faisait le gouvernement lui-même en pareil cas: Lisons Beaubrun Ardouin, Mémoire pour servir à l'histoire d'Haiti, Tome X, p176 "M. J. Courtois fit paraitre un long article sur sa Feuille du Commerce, qui motiva cette poursuite au tribunal correctionnel, et qui entraina sa condamnation à trois années d'emprisonnement."
C'est un SOS à mes amis du journal le Nouvelliste qui les exhorte de veiller ces loups dont ils nous parlaient dans un éditorial très recemment.
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