Françaises, français,
Mes meilleurs vœux de nouvelle année, je vous les offre de tout mon cœur. Un cœur qui, depuis longtemps, permettez-moi de le dire, n'épargne pas les soucis au sujet du sort de la France. Mais qui, je vous l'affirme, est aujourd'hui rempli d'espoir.
Certes, au printemps dernier, notre pays qui, depuis dix-ans, gravit la pente du renouveau, s'est trouvé dans son ascension, tout-à-coup, saisi d'un vertige. On a même pu croire un moment qu'il s'abandonnait à l'attrait morbide de l'abime et qu'il allait rouler jusqu'au plus bas.
Par la suite, le grave déséquilibre de notre économie, résultat inéluctable d'une paralysie de près de deux mois. Des charges énormes, subitement consenties pour la faire cesser. Et, des crédits massivement prodigués pour la reprise, nous a conduits soudain et à chauds, à une crise monétaire qui mettait en cause la valeur de notre Franc et par la même celle de nos avoirs et de nos rémunérations, risquait de nous faire passer sous la dépendance de prêteurs étrangers et suscitait la joie odieuse des spéculateurs de la finance, de la politique et de la presse qui jouait notre déconfiture.
Mais, au bout du compte, que nous est-il arrivé ?
Ceci d'abord, qu'après son passage à vide, la nation française s'est ressaisie. Le 30 mai, elle a d'un seul coup, montrée massivement qu'elle répondait à l'appel du chef de l'Etat.
Après quoi, par des élections, elle a prouvé d'une manière éclatante sa volonté de voir assurer l'ordre, maintenir les institutions, et poursuivre la marche vers le progrès.
Ceci encore nous est arrivé, au total et dans l'ensemble, le bon sens reprend ses droits à l'intérieur de nos facultés. Il nous est arrivé ceci enfin, que notre activité productrice, vigoureusement relancée, dépasse le taux le plus élevé qu'elle ait encore jamais atteint.
Que notre monnaie, ayant traversé l'ouragan sans perdre sa parité, se tient ferme sur sa position. Et que, tous ceux qui ont misé sur le recul de la France en sont pour leur honte et pour leur frais, portant donc en terre les diables qui nous ont tourmentés pendant l'année qui se termine, laissant à leurs complices et leurs partisans, la tristesse et la déception.
Car le fait que nous ayons une fois de plus heureusement surmonté les épreuves, nous donne les meilleures raisons d'être confiants en nous-mêmes. Cependant, il est bien vrai que nous ne réparerions pas dans la pagaille et dans la facilité, les mauvais coups qui viennent d'être portés à notre pays.
Pour l'éducation nationale, le retour à l'anarchie ne doit pas être toléré, sous peine que soit inapplicable tout ce qui a été fait pour elle depuis dix-ans, et tout ce qui est en voie de l'être, grâce à la loi d'orientation.
Transcription de Weiner Marthone
Source: ina.fr
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