vendredi 7 août 2020

Haïti, un laboratoire humain

 Haïti attire l'attention. À première vue, elle présente, à bon marché, une étrange ressemblance des mauvais côtés de l'Afrique. Ensuite, le pays constitue une sorte de laboratoire humain. Parler d'Haïti à partir des observations faites sur le terrain est une chose, l'autre consiste à bien coordonner sa pensée pour faire jaillir la lumière sur quelques vérités dures de ma terre natale.

Tout le monde sait bien qu'Haïti partage l'île avec la République Dominicaine. C'est bien à propos que nous désirons vous entretenir ce matin.

Le premier paradoxe.
Nous devons vous rappeler après la deuxième guerre mondiale, jusque dans les années 80, il existait deux Allemagnes. L'Allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est. L'un imita le modèle économique occidental, tandis que l'autre choisira le socialisme de Staline.

Dans l'Allemagne de  l'Ouest, il y avait une industrie automobile florissante, Mercedes, BMW, Volkswagen, celle de l'aéronautique, novatrice et pimpante. Autoroutes, trains, électricité, immobilier moderne, et j'en passe... Tandis que dans l'Est, c'était la banqueroute et tout marchait au ralenti dans l'économie, c'était un pays en décadence. Il n'y avait pas, à proprement parler, d'industrie automobile (une seule voiture, la TRABANT) ou aéronautique digne de ce nom. À la frontière, on faisait des fusillades journalières d'Allemands de l'Est, qui essayaient de franchir, au péril de leur vie, cette ligne de démarcation.

Fòk nou sispann manje, manje bliye!

Eh bien, nous sommes à ce même tournant de l'histoire dans la Caraïbe, avec les seules exceptions: différence de moeurs, de couleur, et de langage. Les deux pays sont issus de la race Africaine.

D'un côté, après la mort du dictateur Trujillo, on adopta une politique de vulgarisation et de modernisation, qui encouragea l'amour pour la patrie, et favorisa l'épanouissement d'une économie basée sur le tourisme comme moteur de développement.

De l'autre, après la mort du dictateur François Duvalier et l'abdication du trône par son fils Jean-Claude en 1986, il s'ensuivit une politique de représailles et de persécution, de conflagration, de vols, viols, et d'enlèvements. Enhardi par l'impunité, n'importe quelle personne pense pouvoir diriger le pays, et le mener à bon port. L'expérience n'est plus nécessaire, on vous donne une place, et vous fonctionnez selon l'ordre du parrainage. Dans un tel système c'est avec l'argent des contribuables qu'on paie des gens qui occupent une fonction quelconque mais ne produisent rien en réalité comme travail.

Par surcroit de malheurs, trente-quatre ans après tous ces désastres, plus le tremblement de terre de tantôt, on parle encore de révolution en Haïti et avec elle le même système socialiste qui avait échoué partout dans le monde. On doit se demander pourquoi n'ont-ils rien appris de l'histoire ?

Après la chute des Duvalier, on adopta une dictature civile, parlementaire (sénatoriale), ayant pour base, une économie de contrôle et partisane. En d'autres termes, "si vous êtes avec nous vous mangerez; au cas contraire, ou vous mourrez de faim ou nous vous tuerons."

À suivre...

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