L'ère de l'extrémisme

Oui, nous sommes témoins de cette montée de l'extrémisme
partout. Ce n'est pas en Haïti seulement qu'ils occupent des
postes clés, partout ailleurs on prêche une évangile contraire
à la démocratie. Cet extrémisme remet en cause les principes
du monde civilisé. A force d'assister aux tueries, on devient
inconscient des choses les plus horribles. Hier on a assassiné
Jean, Luc et Pierre, et personne ne dit rien. Demain, on viendra
enlever John, McDonald, et Bill, sans objection, et sans opposition.

Ah, la cupidité!

La situation géopolitique et sociale se dégénère et un vide de
leadership est créé. Le souhait de voir tous les pays du monde,
dirigés par des régimes arbitraires et despotiques est devenu une
réalité. Un dérèglement s'installe, à un point tel que les despotes
avérés prennent la parole par-ci, par-là et prétendent être les
détenteurs de quelque probité. On applaudit, et on espère. Gare à
ceux qui croient facilement aux paroles venues de ce côté. Au contraire,
il faut se méfier, parce que les despotes ne connaissent, défendent,
ne voient, et ne jurent que leurs propres intérêts.

Les agences internationales sont réduites au silence ! L'argent
de leur financement pesant lourd sur la balance; d’un autre côté,
leurs principes subissent un assaut sans précédent et de toutes
parts.

Avant de quitter la magistrature suprême, un président avait
compris l'ampleur de ce qui se déroulait sous ses yeux; un autre
eut à dire que la démocratie est fragile et qu'il faut la défendre
sans réserves afin de la conserver. Un autre nous conseille de ne
pas nous habituer au mal, et que nous devons la combattre toutes
les fois, et en tout lieu qu'il se présente.

Le mal n'a jamais eu raison du bien. On n'a jamais vu de gens riches
aussi pauvres et d'une étroitesse d'esprit si foncièrement rétrograde.
Nous observons la situation, et estimons que jusqu'à présent il n'existe
pas une prise de position sérieuse contre la montée de l'extrémisme
qui s'est installé partout dans le monde.