"Je suis donc loin de contester la réalité du péril américain ; au contraire, toute une démonstration tend à affirmer l'existence de ce péril que, pour le généraliser par son essence même, j'appelerai le péril anglo-saxon, seulement ce péril n'est pas à redouter sous la forme qui généralement nous inspire des craintes.
"La destinée a, en dépit de tout, son cours à accomplir ; on ne peut pas conjurer cet accomplissement et tout bon sens, toute sagesse et toute intelligence doivent désormais tendre à nous conformer nous-mêmes dans le sens de cet accomplissement.
"Il est inutile de dire : " Il suffit que l'on connaisse à quoi nous serions prêts pour la conservation du patrimoine sacré de 1804, pour que l'on regarde à deux fois, avant de nous le disputer...
"Acculés aux dernières limites de la résistance nous résisterions encore, les vieux donnant l'exemple aux jeunes et leur montrant comment il est beau de s'ensevelir sous les ruines de la patrie, plutôt que de survivre à sa ruine." Il est inutile de penser, avec Frédérick Douglas, que notre population "abandonnerait ses ports et ses rades, se réfugierait dans ses montagnes, brûlerait ses villes et verserait sur leurs cendres son sang tropical et chaud, plutôt que de se soumettre à la dégradation d'aucun joug imposé, même amicalement."
"Il est inutile de répéter avec M. William Thorp : " Les Haïtiens et les Dominicains ne s'aiment point et ont été souvent en guerre, mais j'ai entendu dire plus d'une fois par les uns et les autres qu'ils s'uniraient comme un homme, pour repousser une invasion étrangère de l'un ou l'autre pays." Il est enfin inutile de conclure, avec l'écrivain du Times, expédié exprès dans l'Ile pour noter que les impressions à ce sujet : " A juger de ce qu'on entend partout, le peuple ne consentira jamais à abandonner aucun pouvoir territorial à une puissance étrangère."
Plus d'un siècle après, qu'est-il arrivé ?
"Lisez Élie Dubois, dit Dantès Bellegarde, vous trouverez dans ses écrits - avec moins de dogmatisme sociologique naturellement - tout ce qu'on dit à cette heure du travail et de l'enseignement secondaire professionnel et agricole."
"Lisez Edmond Paul, vous trouveraz encore plus et mieux que dans Élie Dubois. Nous sommes incontestablement éclairés sur ce qu'il y a à faire, sans pour cela avancer d'une semelle; c'est pourquoi je me suis gardé d'ajouter un programme de plus à tous ceux qui construisent sur le papier des plans pour notre éducation et notre enseignement."
Sam LeChiot pour eMagazine
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