Cette période de réflexions profonde sur notre société a inspiré le titre. Les fous de la liberté, ils l'étaient tous, nos aieux! Ils désiraient tellement de vivre libre que l'un deux eut a dire: "qu'il réduira toute la ville en cendres, et que même sur ces cendres, il combattra encore." Ces messieurs ne jouaient pas avec les mots, ils ne faisaient pas des colloques interminables. Ils font ce qu'ils disent toujours!
A cette époque, ils n'avaient rien à perdre, et, mourir pour la liberté générale c'était la plus belle des choses. Ils ne possédaient rien, pas même leur personne, ni la terre qu'ils cultivaient. Apparemment, certains d'entre eux n'étaient pas cultivateurs. Mais, désireux de changer le système esclavagiste, ils embrasaient leurs propres habitations en signe de collaboration avec les insurgés pour se joindre à leur cause, parce qu'on leur traitait aussi mal que l'esclave qui travaillait les champs.
Voilà comment, devenus libres, ils se croient toujours assiégés, aguerris et toujours en crise. Ils pensaient tellement de la précarité de l'indépendance qu'ils faisaient fortifier l'ile entière en préparation contre un éventuel invasion.
Donc, la force, c'est-à-dire, égorger, bruler et empoisonner continue d'être l'unique méthode employé pour résoudre tous nos problèmes. Aussi, tous les actes de banditisme, de lynchages, de père lebrun, des cas d'enlèvemens, des incendies, de pillages et de corruptions que nous observons ajourd'hui sont une affaire d'héritage.
Il arrive que certains d'entre nous ne réalisent point qu'Haiti leur appartienne, parce que tous leurs descendans n'ont rien joui, de l'indépendance à nos jours, des bienfaits de la liberté. Et, c'est là que réside le plus grand mal, le plus grand danger de notre société. Ce sont aussi les gens les plus dangereux de notre société, parce qu'ils ne réalisent point ce qu'ils possèdent? Qui sont-ils? Ils sont partout, nos voisins, nos dirigeants, ils sont le "peuple souverain."
Qu'allons-nous faire pour changer tout ça?
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