La grande bataille des idées sur la qualité de l'éducation en Haïti a lieu en 1907 sur les colonnes du journal haïtien, Le MATIN. Sous la plume leste de son rédacteur en chef, M. Clément Magloire, tombèrent des idées clairvoyantes de l'époque.
A disséquer sur la table des opérations, la différence qui existe entre l'éducation statique ou communautaire, telle pratiquée en France et en Haïti, et celle de l'éducation dynamique à l'oeuvre dans les pays Anglo-saxons.
M. Clément Magloire déploya toute une batterie d'arguments en faveur du développement d'une éducation dynamique en Haïti. Pour lui, les haïtiens devaient suffire à leurs besoins sans l'aide de l'extérieur, prioriser et pourvoir à l'épanouissement de l'individu, de la famille haïtienne, ce qui marcherait en symbiose avec l'évolution du pays à travers le temps. Par exemple l'initiative individuelle de la continuation du Canal de Ouanaminthe est dynamique...les agriculteurs n'attendaient rien de l'État haitien afin de résoudre le défaut d'irrigation que subissent depuis longtemps des centaines d'hectares de terre cultivable de la région...
De l'autre côté, l'éducation statique ou communautaire qui attend tout de l'État ou de l'extérieur, où toute initiative individuelle est étouffée dans l'oeuf à cause de cette prédisposition servile de l'individu à attendre des subventions, des faveurs d'autrui ou de l'État au lieu de s'occuper de ses propres affaires. Par exemple, les dix années d'attente (2013-2023) de l'État haïtien de planifier et d'exécuter le même projet...
Un fait surprenant à nos yeux, en 1907, les frères Magloire prônaient l'utilisation de projections lumineuses comme la méthode préférable d'enseignement en Haïti...
A suivre..
Alain MURAT pour eMagazine
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