Que s'est-il passé ?
Un changement de la présidence à vie, suivi par le départ forcé du lot de ses acolytes a eu lieu. La population des
Gonaïves se mit en branle, un enchainement s'opère,les habitants du Cap-Haitien prennent la rue; ensuite,
la nouvelle se retentit comme un feu de paille, sur tout le territoire.
Le paysan haïtien se disait fatigué du macoutisme. On recoure à quelques excès, on tue, on brule au caoutchouc quelques tortionnaires...
Les autres prennent l'exil.
Malgré cela, la colère n'allait pas jusqu'au point culminant. Elle s'arrêtait à mi-chemin. Ordinairement, cette colère est aveugle, ayant pour boussole, les vengeances, la violence et le sang.
Les opportunistes s'unissent aux affairistes, ils concoctent des solutions néfastes de gouvernements précaires. Juntes militaires, une succession de gouvernements civils et provisoires...
Chose drôle, on refaçonne la constitution sans l'approbation des masses qui ont occasionné l'évincement de la dictature. On installe un système parlementaire qui remplace le système présidentiel à vie, et on ajoute un gouvernement bicéphale (président, premier ministre). Le système judiciaire demeurant inchangé, on passe alors du drapeau noir et rouge, au bleu et rouge. On laisse quelques infrastructures comme tels, Tele Nationale, Radio Nationale... etc. On vend la Teleco, plus rentable on retient l'EDH institution énergétique déficitaire...
Quelques simulacres de Justice a eu lieu. Quelques victimes ont fait la parade sans aucune satisfaction, et la violence institutionalisée de propageait entre FAD'H, PNH, Macoutes, FRAPH, Zenglendos, Chimères, Gangs, Forces de Sécurité Présidentielle, successivement.
Il faut dire, aucun changement de fond s'est opéré dans les institutions. C'est un groupe de voleurs qui remplace un autre, et ainsi de suite. Le peuple, lui, souffre de tous les maux du monde. Il y a trente-deux ans !
Pendant plus de trente ans, on tue, on brule, on empoisonne, on assassine. Qui fait le compte ? Personne. Combien de gens tuées, exilées, mises en prison ? 10 mille, 20 mille, 50 mille ?
Entre-temps, les victimes sont les mêmes, et la pire des choses ces temps-ci, c'est que personne n'est à l'abri dans un état de non-droit.
La réalité c’est qu’il existe une déconnexion profonde entre le peuple et ses dirigeants. Ces derniers parlent aujourd'hui, et pour la première fois, de réformes. Savez-vous ce que veut le peuple, une révolution. Sur ce chapitre, les violons sont en désaccord.
Le système est pourri et ne fonctionne que grâce à l’oxygène que lui procure la diaspora et les pays donateurs. Et nous sommes là !
Le peuple est mécontent. Coléreux, il gronde, bouge, il fait quelques actes malhonnêtes, et se replie. Tout shen jen-nen mòde.
L'économie de marché noire aidant, les parti-pris, exclusion financière, fanatisme, exclusivité dans le commerce comme dans les services... et nous sommes là, au fond de l'abime!
On adresse quelques-uns des revendications. Le peuple rentre chez lui. Deux heures plus tard, deux jours, deux ou trois années de suite, on recommence le cerle infernal.
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