On se souvient de l'anecdote du footballeur qui jouait corps et âme que des patrons peu scrupuleux exploitent au maximum de profit. C'était cela, la version du fascisme haitien. Mais, nous étions trop jeunes et peu soucieux de ce qui se passait autour de nous pour faire le discernement...
Dans notre quartier, nous avions l'habitude d'entendre les anciens joueurs du Baccardi et de l'Exelcior, avec qui, nous jouons d'innombrables matchs amicaux, tellement répéter "Merci, tu as bien joué", sans que cela nous sensibilise... ils parlaient pourtant de leurs vies....
Et nous, insensiblement, utilisons ces mêmes mots dans notre vocalulaire quotidien, comme des enfants qui récitent la leçon du jour...
Toutefois, l'adulte en nous, doué de raison, commence à se rendre compte du manque de respect et d'appréciation du travail d'autrui, enveloppés dans ces mots...
Ces pionniers acceptaient l'humiliation qui avilisse. Cela allait plus loin, c'était le rapport de force qui existait entre l'ouvrier -joueur de foot-, et le patronat qui s'évoluait devant nos yeux impuissants, insensibles, tout à fait égarés de la dûre réalité...
Ce qui plus tard devenait une blague, -d'une personne qui travaillait sans etre proprement rémunéré-, devint le mode de fonctionnement traditionnel sous le régime fasciste...
De l'exploitation, on ne savait vraiment rien dans rien à l'époque...
Sam LeChiot pour eMagazine.
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