lundi 14 mai 2012

Haiti: Alerte! On a trouvé de l'or!

L'un de mes amis vient de me dire avec tout l'enthousiasme
et la fierté qu'elle pourrait entretenir:

-"on a découvert une mine d'or en Haiti, on ne va plus
penser de nous comme des gens pauvres."

Sans nul doute, nos scélérats sont encore aux aguets!
Ils disent des choses inouïes rien que pour provoquer de
pareilles réactions.

L'innocence des gens les portent à croire dans la moindre
absurdité sortant de la bouche de nos dirigeants, eux-mêmes
tout à fait malavisés.

La découverte des minerais n'élèvera point le standard de
vie en Haiti. Nous avons tant d'exemples sur ces faits.

Prenons le cas du Nigéria, pays riche en pétrole,
mais qui n'a rien créé en terme de richesses. Son système
économique est similaire à celui d'Haiti. Une pyramide,
dont les chefs ne fonctionnent qu'après les directives
reçues de leur parrain immédiat.

Ces messieurs persistent dans l'erreur. Ils continuent cette
route infernale, malgré les nombreux échecs essuyés. Aussi,
souffrent-ils tous d'amnésie? Se souviennent-ils de la
compagnie Reynolds à Miragoâne qui exploitait la bauxite?

Quels dégâts environnementaux vont causer ces entreprises?

L'écologie haitienne se trouvant dans un état qui laisse à
désirer. Aviez-vous visité Miragoane?

Les 40 milliards ne suffiront point pour restaurer l'aspect
naturel des montagnes d'Haiti. C'est tout le monde qui s'en
prend aux montagnes, pourtant ce sont elles qui protègent le
pays des cyclones et autres intempéries.

Laissons tomber cette affaire pour éviter l'imminent désastre
qui en résultera plus tard.

Radio Haiti-Inter, toujours au service du peuple haitien, a
fait le reportage suivant sur le sujet de l'exploitation
minière, plus particulièrement sur la Reynolds, compagnie
multinationale américaine qui a fait cette exploitation dans
la région de Miragoane, dans le Sud d'Haiti. Nous avons puisé
dans les Archives de Radio Haiti-Inter, ce qui suit:

Le titre de l'emission s'appelle, Interface, une émission
hebdomadaire d'actualité, disait la voix de la directrice
en charge, la journaliste Michèle Montas.

Enquête sur Reynolds. Fermeture éventuelle de la Reynolds.

Les rumeurs relatives à un imminent départ de la Reynolds Haitian
mines se font de plus en plus persistante et précise. Tout espoir
qu'elles ne sont pas tous fantaisistes, d'autant que, autre certains
indices précis, nous avons appris de source officieuse, que les
négociations auront terminé mardi, réunissait à Port-au-Prince, les
responsables de l'importante compagnie minière de Miragoane et des
officiels Haitiens.

On ignore pour le moment ce qui a été décidé à l'issu de ces pourparlers.
Du côté des employés et ouvriers de la Reynolds, les appréhensions ne
font que croitre. Surtout après un certain nombre d'indices, qui donnent
un cachet de sérieux aux rumeurs diverses.

Journaliste - Kounyé-a eské nou pansé vrèman ké izine nan pwal fèmen?
Employé - Forcément, oui!
Journaliste - A pati de kisa nou wè sa?
Employé - A pati dé jan ralantisman-an, ké nou wè toute bagay. Nou té kon
touché normalman. Pa egzamp, chofè-la, gin nèg ki kon réalizé 4 cent 5 cent
dola pa kinzèn. Alè kilé nèg yo ap touché 110, 120 dola ou konpran? Ki pa
répon a bézwin yo, ou konpran? Konmansé gin chanjman, blan vin' di pa gin
overtime anko, ou konpran? Pafwa dryer-a kon' kampé, on konpran? Sé dryer-a
ki toute konpayi-an, ou konpran?

Ou gin mazou la-a, sé limin'm ki pou fè dryer-a maché. Blan-an di sal gin-là
li kont li pap kômandé ankor, ou konpran? Li préféré ou mélanjé sak ginyin

là avek gazoil poul fè res tan ké'l ginyin-an, ou konpran?

A pati di moman ké tout bagay sa yo fèmin. Koul yé-a gon-ou bèss.

A ces indices relevés par les ouvriers de la Reynolds, il faut ajouter le
départ depuis Février de deux importants employés de l'entreprise. Un
assistant manager, et un assistant du superintendant de la section
entretien.

Ainsi, la bauxite de Miragoane, sous peu, ne sera plus commercialisable en
raison même du processus de production choisi.

Les terres à faible teneur en silice sont presque totalement épuisées pour
satisfaire les exigences de cette multinationale.

Nous voici donc, aujourd'hui, devant un fait accompli qui, à la lumière de
ces précieux renseignements sur les méthodes de productions, se présentent
non plus comme la conséquence d'un caprice de la nature, mais plutôt comme
le résultat d'un gaspillage, d'une mauvaise utilisation des ressources
disponibles, uniquement pour le surprofit.

Il se confirme donc qu'une des conditions essentielles, de ce qu'on appelle
les techniques de productivité a été ici délibérément étorpillé uniquement
pour maximiser les profits de la compagnie, les profits à court termes de la
compagnie au détriment des intérêts haitiens.

Pourtant cette condition, transposé dans le commerce, est chaque jour
appliqué par le paysan de nos mornes. Eh, oui! Le paysan illétré sait qu'il
ne doit jamais laisser un seul client lui acheter tous ces plus beaux fruits.
Il essaie toujours intelligemment, de glisser quelques mérilans de
façon à écouler tout son stock. Il sait que s'il perd quelques centimes par
unité, il est sur de se ratrapper sur la quantité.

Voilà ce qu'il faut comprendre du mélange des minerais à faible et à haute
teneur en silice qui s'y était appliqué aurait au moins retardé l'échéance.

Mais, Tout s'enchaine admirablement, quand on essaie de retracer les faits
dans le temps. On constate en effet, que la compagnie a commencé à exporter
la bauxite à un taux de plus en plus faible de réactive silice il y à un peu
plus de deux ans. En passant de 3.3 à 2.6, puis 2%. Or, comme par hasard,
cette pratique a vu le jour au lendemain même des dernières négociations qui
ont permis à l'état haitien de recevoir une part moins injuste du gateau.

Comme on le sait, le contrat initial, en fait contrat intervenu entre la
Reynolds et le gouvernement haitien en 1944, a été quatre fois ammendé
jusqu'après 1963 l'état ne percevait qu'un impôt de 0,85 dollars par tonnes
de bauxite exporté et autres minerais. L'ammendement de 1971, a augmenté
cette taxe de 5% en adoptant un nouveau taux de 0,50 dollars par tonnes
sèches.

Enfin, le dernier et le plus important ammendement du contrat de 1944,
ammendement signé en 1976, a porté brusquement les revenus de l'état haitien
sur la bauxite de 1,88 dollars par tonnes de bauxite exporté à 11 dollars.

Tout se présente donc comme si la compagnie voulait à tout prix compenser
son manque à gagner. Car la Reynolds a choisi justement le processus de
production qui la soulage des restrictions fixées par ses obligations
contractuelles.

De ce fait, en donnant 6 à 8 ans d'exploitations à profits de la mine, les
prévisions étaient exactes. Si la bauxite avait été toujours exporté aux
taux moyen de silice de la réserve totale, les profits de la compagnie
seraient certes moindre, mais la production s'étalerait sur la période
prévue, et la compagnie elle-même n'aurait même pas eue à supporter seule
le cout du sacrifice. En effet, dans le dernier contrat de 1976,
dès que la bauxite est exportée à un taux supérieure à celui exigé par
le contrat, soit 2.88, l'état consent au principe d'une pénalisation de
1 dollar par variation unitaire de surplus.

A ce state, il est à se demander quel type d'intervention peut opérer
l'état haitien pour redresser la situation vu que tout laisse croire
qu'il était au courant de ce nouveau programme de la compagnie.

Le fait que la compagnie ait diminué sa production annuelle de 650.000
tonnes en 1978 à 550.000 tonnes en 1979 et envisage maintenant d'atteindre
un chiffre de 400.000 tonnes laisse croire que l'état avait reçu un préavis
quelconque de la compagnie comme il est prévu à l'article 3 de l'accord
intervenu entre l'état haitien et la Reynolds le 17 Novembre 1976.

Selon cet article en effet, la Reynolds exportera d'Haiti pour chacunes des
années 1977, 1978, 1979, 1980, 1981, un minimum de 650.000 tonnes longues de
minnerais secs de bauxite. Ce tonnage sera réduit en cas de force majeure ou
quand les conditions du marché requiert une réduction mondiale ou régionale
de la production de la bauxite par la Reynolds et ses compagnies affiliées.
Ce tonnage minimum sera réduit au pro rata de la participation d'Haiti à
l'approvisionnement en bauxite de la Reynolds company aux Etats-Unis.

La Reynolds donnera un préavis écrit d'au moins soixante jours pour
l'informer de toute réduction. Fin de citation.

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